Prévisions apprentissage 2025

Focus sur l’apprentissage : les prévisions du gouvernement pour 2025

La formation en alternance continue de jouer un rôle central dans le dispositif de la formation professionnelle en France. Alors que 2025 approche à grands pas, les prévisions du gouvernement et les mesures financières qui seront mises en place pour l’alternance suscitent des interrogations parmi les organismes de formation et les CFA.

Avec un objectif de 850 000 nouveaux contrats d’apprentissage pour l’année à venir, le gouvernement met en œuvre un ensemble de réformes visant à stabiliser et à cibler l’alternance, tout en ajustant les aides et les financements pour répondre aux défis économiques et sociaux de cette nouvelle année.

Un objectif réaliste, mais encore loin de la cible présidentielle

Le Projet Annuel de Performances (PAP) annexé au projet de loi de finances pour 2025 prévoit un nombre de nouveaux contrats d’apprentissage fixé à 849 281 pour l’année 2025, soit une légère baisse par rapport aux années précédentes.

Bien que cet objectif soit inférieur à celui des 901 177 contrats prévus pour 2024 et bien éloigné de l’ambition d’atteindre un million de contrats par an à l’horizon 2027, il reste un chiffre significatif, soutenant ainsi une politique qui continue d’accompagner les jeunes vers l’emploi grâce à l’alternance.

Un ciblage renforcé vers les premiers niveaux de qualification

Le gouvernement affiche une volonté claire de cibler davantage les formations aux premiers niveaux de qualification (CAP et Bac), en augmentant la part des contrats d’apprentissage à ces niveaux. L’objectif est d’atteindre 57% des contrats dans les niveaux 3 et 4, contre seulement 38,4% en 2023. Ce choix repose sur des études démontrant que les jeunes préparant ces diplômes trouvent plus facilement un emploi, et ce dès la sortie de leur formation.


Ainsi, les centres de formation et les CFA devront s’adapter pour répondre à cette demande croissante en proposant des formations adaptées aux besoins du marché du travail, notamment dans des secteurs où les tensions de recrutement sont particulièrement marquées.

Un accent mis sur l’insertion professionnelle post-formation

L’insertion professionnelle des jeunes reste un indicateur clé du succès de l’alternance. En 2025, l’objectif gouvernemental est d’atteindre un taux d’insertion dans l’emploi de 66% pour les jeunes ayant suivi un contrat d’apprentissage. Ce chiffre est légèrement en baisse par rapport à 2023 (67,4%), mais reste un objectif ambitieux, en ligne avec la politique de transition professionnelle que l’État cherche à promouvoir.
Pour accompagner cette dynamique, plusieurs leviers seront mis en place :

  • L’adaptation des formations aux besoins spécifiques des entreprises, avec une attention particulière à l’industrie, au numérique, et aux secteurs en transition écologique.
  • Le développement de la mobilité internationale et des échanges transfrontaliers pour permettre aux apprentis de bénéficier de nouvelles expériences professionnelles enrichissantes, à la fois pour leur insertion et leur employabilité.
  • L’implication des centres de formation et CFA dans cette dynamique de montée en compétences, en veillant à proposer des parcours de qualité et des débouchés concrets.

Réduction du soutien financier à l’apprentissage : une gestion plus stricte

Le budget pour l’alternance en 2025 connaît des ajustements financiers, notamment une baisse de 1,2 milliard d’euros de la part des aides à l’embauche des apprentis, par rapport à 2024. Les crédits pour le développement des compétences par l’alternance sont également en baisse de 23,57% par rapport à l’année précédente. Toutefois, l’État continue d’allouer des ressources significatives pour maintenir le soutien aux entreprises et aux jeunes.


L’une des mesures importantes consiste en la réduction des exonérations de cotisations sociales pour les contrats d’apprentissage. Le seuil d’exonération sera abaissé de 79% à 50% du Smic, ce qui devrait permettre de rééquilibrer le financement tout en maintenant un soutien pour les jeunes et les employeurs.
Les aides aux employeurs d’apprentis seront également réduites de 16,73%, et des efforts seront déployés pour cibler davantage les entreprises et secteurs les plus en demande de compétences spécifiques.

Des enjeux d’égalité : l’insertion professionnelle des femmes et des hommes

Le gouvernement met également en avant l’importance d’égaliser le taux d’insertion des femmes et des hommes dans les métiers de l’alternance, où un écart défavorable existe actuellement. Des actions spécifiques sont attendues pour encourager les femmes à s’engager dans des secteurs sous-représentés, notamment le numérique et les métiers techniques.

La mise en place de programmes de sensibilisation dès le collège pourrait jouer un rôle déterminant pour changer les stéréotypes liés à l’orientation professionnelle.

L’avenir de l’apprentissage : les actions à anticiper pour 2025

Les CFA et les centres de formation professionnelle devront se préparer à ces ajustements financiers et stratégiques. En 2025, il est crucial de :

  • Mettre en place des formations adaptées aux besoins des entreprises, en particulier dans les secteurs en pleine mutation.
  • Renforcer l’accompagnement des jeunes dans leur parcours professionnel, en s’appuyant sur des dispositifs comme le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) et en collaborant étroitement avec les acteurs du réseau pour l’emploi.
  • Réagir rapidement aux évolutions des financements, en ajustant les pratiques pédagogiques et administratives afin de maintenir l’efficacité des formations et de garantir une insertion durable des jeunes.

En somme, 2025 représente une année de transition pour l’apprentissage en France. Les centres de formation devront jouer un rôle clé dans la mise en œuvre des objectifs du gouvernement, en répondant aux enjeux d’insertion, de régulation financière et de ciblage des publics les plus éloignés de l’emploi. Le défi est grand, mais les opportunités sont également nombreuses pour les acteurs engagés dans l’alternance.